Entre mars et juin 2025, une grande mobilisation intitulée "La marche de la liberté" se mettra en route pour défendre les droits fondamentaux du peuple sahraoui. Organisée par plusieurs associations engagées, dont l’AARASD (Association des Ami-es de la République Arabe Sahraouie Démocratique), ACAT 37, le Mouvement de la Paix et France Kurdistan, cette marche traverse la France, l’Espagne et le Maroc, pour atteindre la prison de Kénitra. Cet événement emblématique de solidarité internationale vise à faire entendre les voix des Sahraouis face aux injustices persistantes et à exiger l’application du droit international.
En effet, les associations demandent la défense des droits des prisonniers politiques sahraouis et le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, tel que reconnu par les Nations Unies. Avec un parcours de 3000 kilomètres, cette marche se veut non seulement un acte de mobilisation, mais également un plaidoyer politique auprès des gouvernements français, espagnol et marocain pour des réformes et une reconnaissance des droits humains.
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole située entre le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie, est illégalement occupé par le Maroc depuis 1975. Cette occupation a fragmenté le peuple sahraoui entre les territoires occupés, les campements de réfugié-es à Tindouf (Algérie) et la diaspora. La région est marquée par un mur militaire de 2700 kilomètres, séparant les populations et accentuant les tensions. L’ONU est missionnée depuis 1991 pour organiser un référendum d’autodétermination qui reste jusqu’ici bloqué, permettant au Maroc de continuer l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental.
La marche, portée par Claude Mangin, épouse de Naâma Asfari, militant sahraoui incarcéré, mettra en lumière la situation des prisonnier-es politiques sahraoui-es. Depuis plus de 13 ans, Naâma Asfari est détenu à la prison de Kénitra au Maroc, où il purge une peine de 30 ans à la suite de procès largement dénoncés comme illégaux par les Nations Unies. Claude Mangin, militante de longue date, a été interdite de lui rendre visite pendant des années, ce qui illustre les atteintes répétées aux droits humains dans ce contexte.
À chaque étape de la marche, des rencontres, débats et événements culturels seront organisés pour sensibiliser le public et renforcer les liens entre les associations françaises, espagnoles et sahraouies. Parmi ces événements figurent des conférences avec des experts comme Hicham Mansouri, réfugié politique marocain, et des projections de films comme "Dis-leur que j’existe", qui raconte l’histoire de Naâma et Claude. Des ateliers créatifs permettront aussi de produire des pancartes et des messages de soutien, amplifiant ainsi la portée du mouvement.
À Tours, où une étape aura lieu entre le 31 mars et le 3 avril, la mobilisation offrira une opportunité unique d’échanger avec Claude Mangin et de découvrir le combat sahraoui à travers des discussions, des expositions et des projections. La ville jouera un rôle clé dans le relais de ce message solidaire et permettra aux habitant-es de s’impliquer activement dans la cause sahraouie.
Le mouvement vise à renouveler l’intérêt pour une cause souvent oubliée et à mobiliser un maximum de personnes pour dénoncer les abus et violations des droits humains. Par des rencontres locales et une communication numérique renforcée, cette marche espère toucher 120 000 personnes, entre les participant-es directs et les observateur-trices à distance. Ce plaidoyer politique appelle également à la libération immédiate des prisonnier-es politiques sahraoui-es, à la fin des pratiques répressives et à la reconnaissance pleine et entière des droits du peuple sahraoui, conformément au droit international.
La marche pour la liberté constitue une réponse déterminée à l’invisibilisation des souffrances sahraouies. Elle rappelle que la lutte pour la justice et la dignité humaine ne doit jamais être abandonnée. À travers ces actions, Claude Mangin et les associations partenaires entendent faire bouger les lignes et construire un avenir où les droits du peuple sahraoui seront enfin respectés.
Pour soutenir cette initiative ou participer à ses étapes, des informations sont disponibles sur le site officiel de l’AARASD.