L’appel urgent lancé par ActionAid France pour des Peuples Solidaires met en lumière une situation alarmante au Bangladesh où des milliers de travailleurs et travailleuses des usines textiles, qui produisent pour de grandes entreprises comme Carrefour, Decathlon et Kiabi, risquent des poursuites judiciaires injustes et arbitraires. Cet appel exhorte les citoyen-nes et consommateur-rices à agir pour défendre les droits fondamentaux des ouvrier-es du textile et dénoncer la complicité des marques françaises dans la répression syndicale.
En octobre 2023, les ouvrier-es des usines textiles au Bangladesh ont mené des manifestations massives pour exiger une augmentation du salaire minimum, face à des revenus insuffisants pour couvrir leurs besoins essentiels. À l’issue de ces mobilisations, le salaire minimum a été porté à 12 500 takas, soit environ 104 euros par mois, après des grèves et négociations intenses. Cependant, ces victoires ont été suivies par une répression violente de l’État : quatre personnes tuées, des centaines de blessé-es, 131 arrestations directes et plus de 40 000 personnes menacées par des plaintes arbitraires déposées par les employeur-es. Ces "plaintes en blanc" permettent aux propriétaires d’usines d’accuser n’importe quel travailleur-euse sans preuve solide, laissant planer la menace constante de poursuites, voire de prison à vie.
Carrefour, Decathlon et Kiabi, qui se fournissent auprès des usines impliquées, n’ont pris aucune mesure significative pour soutenir les ouvriers et ouvrières ni pour demander le retrait de ces plaintes injustifiées. Ces marques, pourtant engagées publiquement dans des initiatives de responsabilité sociale, sont accusées d’inaction face aux graves atteintes aux droits humains et syndicaux.
En lien avec la Clean Clothes Campaign, ActionAid France exige que Carrefour, Decathlon et Kiabi :
- Appellent leurs fournisseurs à abandonner les plaintes "en blanc" et à respecter la liberté syndicale.
- Réembauchent les travailleurs licenciés et versent leurs arriérés de salaire.
- Indemnisent les familles des victimes et les personnes blessées lors des manifestations.
- Soutiennent des réformes sociales au Bangladesh pour améliorer durablement les conditions de travail et garantir des salaires décents.
Le Bangladesh est le deuxième pays producteur de vêtements au monde, mais il est aussi classé parmi les dix pires pays pour les droits des travailleurs et des travailleuses par la Confédération Syndicale Internationale (CSI). Les consommatrices et consommateurs européen-nes, qui représentent 62% des exportations textiles du Bangladesh, ont un rôle clé à jouer pour faire pression sur les entreprises et exiger des pratiques conformes aux droits humains. La mobilisation permet d’amplifier la voix des ouvriers et ouvrières, majoritairement des femmes, qui luttent pour leur dignité face à un système qui les exploite.
La répression dans les usines textiles au Bangladesh est une atteinte directe aux libertés fondamentales des travailleurs et travailleuses. Carrefour, Decathlon et Kiabi doivent assumer leur responsabilité et agir auprès de leurs fournisseurs pour garantir une chaîne d’approvisionnement respectueuse des droits humains. En soutenant l’appel urgent d’ActionAid, nous pouvons contribuer à bâtir un système textile basé sur la justice et la dignité. Mobilisons-nous dès aujourd’hui pour exiger des salaires décents et mettre fin aux pratiques abusives qui fragilisent les ouvriers et ouvrières du monde entier. Pour agir, rendez-vous sur le site d’ActionAid France.
Votre voix peut faire la différence !