Le dossier « Démocraties sous pression. Autoritarisme, répression, luttes » proposé par Ritimo offre un éclairage critique sur l’évolution des régimes démocratiques dans un contexte mondial marqué par le recul des espaces démocratiques et la montée de l’autoritarisme.

L’après-Guerre Froide avait été considéré comme le triomphe définitif des démocraties libérales, notamment en Occident. Cependant, depuis plusieurs décennies, les indicateurs historiques montrent un recul progressif des espaces démocratiques.

• Les vagues autoritaires en Amérique latine et ailleurs :
  Après la « vague rose » des années 2000 en Amérique latine, plusieurs pays du sous-continent se sont orientés vers des régimes conservateurs. Parallèlement, le printemps arabe, qui avait suscité de grands espoirs de changements démocratiques, a parfois engendré des régimes autoritaires ou des états de crise prolongée.
• Les transformations en Europe et en Asie :
  La montée des partis populistes et d’extrême droite en Europe ainsi que les tendances autoritaires dans certaines régions d’Asie témoignent d’un repli démocratique face à des défis économiques et identitaires complexes.

Les luttes et les solidarités, telles qu’analyse dans le dossier RITIMO, se positionnent aujourd’hui plus en mode résistance que comme conquête de nouveaux droits.
Des mouvements sociaux, des protestations et des campagnes citoyennes s’organisent à l’échelle locale et internationale pour revendiquer une démocratie plus participative et respectueuse des droits fondamentaux.
Les gouvernements autoritaires ou populistes intensifient l’usage de l’appareil répressif pour contenir ces mobilisations. Des rapports de Human Rights Watch, Amnesty International et Freedom House alertent régulièrement sur la montée de la répression dans divers pays, confirmant un constat global.

L’évolution des sociétés montre que les luttes pour la justice sociale, environnementale et démocratique s’inscrivent dans un mouvement de résistance collective : les mobilisations en faveur des droits et de la démocratie sont souvent liées par une dimension internationale, les activistes et les organisations collaborant au-delà des frontières nationales. Et même lorsque les institutions officielles semblent se restreindre, les initiatives citoyennes (journaux alternatifs, réseaux sociaux militants, collectifs de terrain) poursuivent leur action, illustrant ainsi l’adaptabilité et la créativité du pouvoir populaire.

Au niveau mondial, les organismes tels que Freedom House et l’ONU montrent que la démocratie fait face à des défis communs. La mondialisation, les crises économiques et les rivalités géopolitiques contribuent à affaiblir le consensus démocratique tandis que les catastrophes écologiques exacerbent les tensions sociales et alimentent des discours politiques autoritaires qui se présentent comme des solutions de régulation.

La France, souvent considérée comme un bastion de la démocratie, le pays "des droits de l’homme", n’est pas exempt de ces tensions. Le fossé entre une démocratie formelle et le ressenti des citoyen-nes, alimenté par la crise de la représentativité et les inégalités économiques, crée un climat de défiance. Les réformes sociétales et économiques récentes ont engendré de nombreuses mobilisations, témoignant d’un besoin profond de renouveler le contrat social et politique.

À l’échelle locale, les dynamiques démocratiques se modèlent au travers des initiatives citoyennes et des interactions entre institutions publiques et organisations de la société civile. À Tours, comme dans d’autres villes, plusieurs projets locaux visant à renforcer la participation citoyenne et à offrir des espaces de dialogue pour les mobilisations sociales se développent. Le traitement des problématiques locales, qu’il s’agisse de la gestion des services publics ou de la mise en place d’initiatives participatives, témoigne de la capacité des communautés à s’adapter et à résister face aux défis des démocraties contemporaines.

Le dossier "Démocraties sous pression. Autoritarisme, répression, luttes" de RITIMO, ainsi que plusieurs rapports d’Amnesty International et Freedom House, illustre la complexité du défi démocratique actuel. Il apparaît que la démocratie moderne est soumise à des pressions multiples – économiques, politiques et environnementales – qui exigent une réponse collective et structurée. Pour inverser cette tendance, il est impératif de renforcer les espaces de contestation, de renouveler les institutions démocratiques et de garantir la participation effective de toutes et de tous. Seule une approche intégrée reliant les niveaux international, national et local permettra de bâtir des démocraties résilientes, capables de relever les défis du XXIᵉ siècle.